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POINT CONJONCTURE - PERSPECTIVES ÉCONOMIQUES POUR LA FIN D’ANNÉE
Les premières données d’activité disponibles pour le quatrième trimestre confirment la dichotomie observée au cours du troisième trimestre entre le secteur manufacturier et celui des services.
L’indice PMI Manufacturier, qui décrit la perception par les directeurs d’achats de l’évolution de l’activité, s’établit à 47,2 points en octobre, soit en-dessous du seuil des 50 points (qui marque la distinction entre phase de croissance et de contraction de l’activité) pour le deuxième mois consécutif. Un tel niveau n’avait plus été atteint depuis presque deux ans et demi. Cette contraction de l’activité s’explique par le repli inédit des nouvelles commandes, reflétant notamment la morosité de la demande sur les marchés étrangers. Les coûts de production continuent par ailleurs de progresser dans le sillage des prix de l’énergie. Enfin, seul point encourageant, les tensions sur les chaînes d’approvisionnement s’allègent un peu comme en attestent la progression des délais de livraison dont le rythme est au plus bas depuis deux ans.
En parallèle, les dernières données disponibles font état d’une contraction de 0,4 % de la production manufacturière en septembre par rapport au mois d’août (INSEE), notamment -5,5 % dans l’automobile et -1,5% dans la chimie sur un mois. En revanche, sur un an la production manufacturière progresse de 2,6 % en septembre portée par l’automobile (+23 % par rapport à septembre 2021) dans un contexte d’allègement des pénuries sur les composants électroniques.
En revanche, dans les services, les directeurs d’achats continuent d’indiquer une progression de l’activité en octobre, prolongeant ainsi une période d’expansion ininterrompue depuis avril 2021. La croissance ralentit néanmoins par rapport à septembre et est relativement modérée (PMI Services à 51,7 contre 52,9 en septembre).
Ces données d’activité mesurées par Markit contrastent cependant avec l’indice du climat des affaires de l’INSEE qui reflète le moral des chefs d’entreprises. En octobre, cet indice demeure en effet au-dessus de sa moyenne de long terme (100) dans l’industrie manufacturière (103 points) et dans les services (105 points). Dans le détail, force est néanmoins de constater que l’indice du climat des affaires est particulièrement dégradé dans certaines industries consommatrice d’énergie, en particulier le secteur de la chimie (87 points, soit un quatrième mois consécutif en-dessous de la moyenne de long terme et un plus bas depuis novembre 2020) et celui du caoutchouc, des plastiques et des autres produits minéraux non métalliques (94 points, soit un plus bas depuis juillet 2020).
S’agissant des ménages, l’indice de confiance rebondit légèrement en octobre bien qu’il reste encore très dégradé : à 82 points, il demeure proche de son plus bas historique atteint en septembre (79 points). Cela s’explique par la vive détérioration des perspectives de niveau de vie dans le contexte inflationniste actuel. La probabilité que ces craintes s’accentuent dans les prochaines semaines avec la levée progressive des certaines aides publiques n’est pas nulle.
Selon l’INSEE, la croissance du PIB au quatrième trimestre par rapport au troisième trimestre serait proche de zéro. La croissance annuelle du PIB en 2022 par rapport à 2021 s’élèverait en conséquence à 2,5 % (contre 6,8 % en moyenne en 2021 par rapport à 2020), portant ainsi le niveau du PIB, 1 % au-dessus de son niveau d’avant crise en 2019.